
Bénin/Politique :
Sur Bi News, Robert Dossou revient sur les coulisses de la conférence nationale
Dios CHACHA
Dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire de la conférence nationale des forces vives, maître Robert Dossou a été reçu ce dimanche 23 février 2020 sur l’émission « Diagonale » diffusée sur la chaîne de télévision Bi News. Au cours de ce grand oral, le président du comité national préparatoire de la conférence nationale est revenu brièvement sur son parcourt politique et le processus qui a abouti à la tenue de la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990. En clair, il est revenu sur les coulisses de ces assises historiques qui ont sonné le glas du marxiste-léninisme.
Il y a exactement trente ans, le Bénin tournait la page de la dictature pour s’engager sur la voie de la démocratie après la tenue des forces vives de la nation. Ainsi, le Bénin a été considéré comme le laboratoire de la démocratie en Afrique et beaucoup d’autres pays du continent ont suivi son exemple. Pour parler de cette conférence nationale 30 ans après, Me Robert Dossou était l’invité de l’émission « Diagonale ».
D’entrée, il a fait savoir que la conférence nationale est l’aboutissement d’une longue histoire et qu’il ne peut assumez seul la paternité de cette conférence même s’il reconnait avoir été un acteur clé de ces assises. « Il y a une action décisive qui est intervenue le 28 juillet 1989. C’est lorsque le président Mathieu Kérékou à notre demande nous a reçu, le professeur René Ahouansou et moi-même. Nous lui avons dit que le temps est venu de changer de constitution. De façon précise, il lui a été demandé qu’on aille en démocratie pluraliste parce que le programme d’ajustement structurel venait d’être adopté et mieux, ce programme d’ajustement structurel est incompatible avec une économie marxiste socialiste. «Je dois vous avouer que j’avais déjà ce plan en tête depuis juin 1975. Le régime s’était lancé dans une nationalisation de tout, des régies de banques, assurances. Ils ont tout nationalisé et des sociétés d’Etat ont été créées au plan national, régional et préfectoral et sans capitaux. Ce qui devra arriver est arrivé, la catastrophe totale. L’Etat s’est retrouvé en banqueroute totale. Donc le régime était obligé d’aller signer à Washington avec les institutions de Breton Wood. Et donc, quand vous continuez de dire que vous êtes marxiste-léniniste dans un tel contexte, ce n’était pas logique », a expliqué l’ancien président de la cour constitutionnelle.
Selon lui, il fallait cadrer la superstructure à la nouvelle structure qui se dessinait. Donc le passage de l’économie centralisé à une économie totalement libérale. « Mathieu Kérékou a choisi de changer le système pour le bonheur du peuple. Il l’a fait avec beaucoup de talent parce que cela n’a pas été facile pour lui-même.
Evoquant l’organisation réussie de ces assises, il a laissé entendre que le mérite ne pouvait être attribué à l’église seule. « Ce n’est pas l’église seule. C’est tout ceux qui ont œuvré d’une manière ou d’une autre chacun dans son secteur et chacun dans son style. C’est une conjonction d’actions avec une compréhension du principal responsable du régime, le président Mathieu Kérékou. L’église motivait les gens. Moi-même qui suis ici, j’ai exploité les lettres pastorales des évêques du Bénin notamment celle qui était intitulée, « convertissez-vous ».