
Facebook est une «entreprise fièrement américaine», qui n’aurait pas réussi sans «les lois encourageant la compétition et l’innovation», va déclarer mercredi son fondateur, Mark Zuckerberg, lors d’une audition des quatre géants de la technologie au Congrès sur d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles.
Comme Sundar Pichai (Alphabet, maison mère de Google), Tim Cook (Apple) et Jeff Bezos (Amazon), le patron va devoir défendre sa plateforme, accusée à gauche comme à droite d’être devenue trop dominante.
«Il n’y a pas de garanties que nos valeurs vont gagner. La Chine par exemple construit sa propre version d’internet sur des idées très différentes, et exporte cette vision dans d’autres pays.»
Mark Zuckerberg avait déjà utilisé cet argument lors d’une audition en octobre sur son projet de monnaie numérique, devant la Commission parlementaire des services financiers.
Les républicains, eux, s’estiment censurés par des plateformes fondées dans la Silicon Valley, en Californie, un bastion démocrate.Mais l’audition est censée porter avant tout sur d’éventuels abus de position dominante par les quatre mastodontes.
Sur ce sujet, Mark Zuckerberg prend aussi les devants en abordant la question des acquisitions, qui lui ont permis de transformer un réseau social en empire composé de deux plateformes (Facebook et Instagram), de deux messageries (Messenger et WhatsApp) et d’autres produits dérivés, des services aux professionnels aux jeux vidéo.Autant d’opportunités pour récolter et analyser des données personnelles, moteur essentiel de la publicité numérique, un secteur que Facebook et Google dominent largement.
«Instagram et WhatsApp sont devenus ce qu’ils sont grâce à l’infrastructure de Facebook», énonce le patron.
«Ils ont mûri leurs services en utilisant l’infrastructure peu chère et sur mesure de Facebook, et ont pu s’attaquer aux pourriels et contenus dangereux grâce à nos équipes et à nos technologies.»Depuis cette année, la famille de quatre applications a atteint les quelque 3 milliards d’utilisateurs mensuels.