
L’élection présidentielle de l’année prochaine est l’objet de toutes les attentions depuis la fin des élections communales du 17 mai 2020. Au cœur de la controverse, le parrainage introduit dans le code électoral au mois de de novembre 2019. Les candidats à l’élection présidentielle devront jouir du parrainage de 10% des élus soit 16 députés et ou maires. Au vue de la configuration politique actuelle où l’opposition n’est pas en capacité de parrainer toute seule son ou ses candidats, une élection à sens unique et au profit de la mouvance est redoutée par beaucoup.
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Face aux craintes, le porte-parole du gouvernement le ministre de la communication Alain Orounla, a début juillet, rassuré les Béninois. Le parrainage est un filtre démocratique avait-il confié tout en rassurant que l’élection présidentielle de 2021 sera ouverte et ne sera pas à sens unique. Une ouverture existe pour tous les candidats, a expliqué Alain Orounla pour qui, Patrice Talon n’aura besoin que de 16 signatures. D’autres candidats, conclut-il, peuvent toujours aller chercher le parrainage des élus restants. Mi-juillet, c’est le Professeur Roch Gnahoui David, membre du bureau politique du parti UP qui a expliqué que les portes de négociation avec les élus et partis de la mouvance sont ouvertes. Les candidats de l’opposition pourraient ainsi aller discuter pour espérer obtenir le parrainage des députés et maires de la mouvance.
Du côté de l’opposition, le parrainage est la pilule amère que l’on n’est pas prêt à consommer. Il s’agirait d’un outil d’exclusion, soutiennent les forces politiques de l’opposition. Il y a quelques jours, c’est la Coalition des jeunes de l’opposition qui a demandé au Président de la République de faire recours aux dispositions exceptionnelles de la Constitution pour sauter le principe du parrainage avant l’élection présidentielle. Ce dimanche 3 août 2020, alors qu’il était reçu sur la chaîne numérique Bi-News, l’ancien député à l’Assemblée Nationale et Premier vice-président du parti Les Démocrates Nourénou Atchadé est revenu sur la question du parrainage.
” (…) nous n’avons pas à négocier les parrainages. Nous avons à ouvrir le jeu. Tous ceux qui veulent être candidats doivent participer aux élections et c’est aux populations de donner leur quitus à qui elles veulent. (…)”, a dit Nourénou Atchadé. Le premier vice-président du parti Les Démocrates, qui annonce que les membres de cette formation politique seront bel et bien dans la course électorale en 2021, mais exclut le parrainage comme condition de participation. ” Je n’envisage pas le parrainage comme une condition pour aller aux élections. Lorsqu’on dit qu’on peut aller négocier les parrainages, je n’y crois pas”, a martelé l’invité de la chaîne Bi News.
A huit mois du scrutin présidentiel, opposition et mouvance n’arrivent toujours pas à s’accorder sur le maintien ou non du parrainage comme condition de participation. La mouvance semble afficher une ouverture sur la possibilité que ses élus offrent le parrainage à d’autres candidats mais l’opposition très méfiante milite pour une abrogation de la disposition légale qui le prescrit.