Jacob Boton
Au Bénin, certains acteurs politiques ont touché le fond, mais continuent de creuser. Les partis politiques les plus structurés, manquent de stratégies politiques, et les formations qui ont résisté à la réforme du système partisan, étalent chaque jour des lacunes au plan de la communication. Normal, puisque la scène politique est animée depuis quelques mois par des « présidents de parti journalistes », « juristes journalistes », et des « économistes journalistes ». Un véritable désastre.
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Des structures gouvernementales qui se muent en site d’informations, des acteurs politiques incapables de faire des débats politiques surtout dans la mouvance présidentielle, l’opposition sans stratégies et cellules de communication. Depuis quelques mois, le Bénin assiste à une déconfiture de ce qu’il convient d’appeler la communication politique.
Les moyens et stratégies à mettre en œuvre pour valoriser les acteurs politiques sont quasi inexistants. L’échec est encore plus patent quand on scrute les réseaux sociaux. La digitalisation a induit en erreur l’ensemble des acteurs politiques, qui sans maitrise des codes et langage de la communication, se transforment en journalistes ou communicants.
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Le phénomène a pris de l’ampleur, avec les informations qui pullulent sur les personnalités, les partis politiques et les communes sur les réseaux sociaux de façon brouillonne et amateure. Un réel constat permet d’observer toutefois, que ces nouveaux « laboratoires » tenus par des profanes, n’ont réussi à ce jour aucune action de communication. Quand des journalistes ne rattrapent pas des sorties ratées d’acteurs politiques sur les réseaux sociaux, ce sont les web activistes qui prennent le relais. Un double échec et un saccage, qui ont fini par montrer une certaine perte de crédibilité des partis politiques, qui véhiculent des messages totalement illisibles.
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Les exemples sont légions. A la suite d’une rumeur sur les réseaux sociaux, le Parti les Démocrates a répondu à travers un communiqué confus. De son côté un proche d’un prétendant au fauteuil présidentiel, sans aucune qualification, pond un communiqué pour clarifier qu’un organe de presse a inventé une information pour annoncer une défection dans leur camp. Un triste texte dans la forme. Le fond présentait des éléments mal agencés.
Ses erreurs se multiplient à l’approche de la présidentielle, et les acteurs politiques bavardent de plus en plus. Elles révèlent surtout l’amateurisme dont font preuve ces acteurs politiques, qui se soucient très peu de leur image. A titre d’exemple, Paul Hounkpè des FCBE , n’a eu aucune gène pour signer un communiqué dans lequel, des termes discourtois et des insultes sont utilisés pour répondre à une attaque sur les réseaux sociaux.
Les acteurs politiques pour la plupart de la vieille école ont certainement un train de retard. A l’heure où l’image et le contenu restent des éléments clés pour la visibilité des hommes politiques, les béninois continuent de croire que la diffusion d’un texte ou d’une illustration sur les réseaux sociaux est la panacée. Mal agencée, elle reste pourtant un fléau.
