
Océane Leannon
Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Alain Orounla trouble à nouveau le sommeil des opposants. Les nouvelles explications du ministre sur le parrainage réduisent de façon presque absolue en cendre, les maigres espoirs entretenus par les acteurs de l’opposition désireux de participer à l’élection présidentielle de 2021. En marge du point de presse du conseil des ministres du mercredi 16 septembre 2020, Alain Orounla a fait savoir que le gouvernement béninois n’envisageait pas une révision de la loi électorale à moins de sept mois de l’élection présidentielle. ” Nous répétons que le parrainage, (…) est un critère admis par les grandes démocraties, des démocraties anciennes”, a rappelé le ministre de la communication. Le parrainage, selon lui, n’est pas un élément ” crisogène” encore moins ” anxiogène”. Ceux qui tentent de présenter le parrainage comme un élément d’exclusion ne sont pas représentatifs. Il s’agit, poursuit-il, d’ “une infirme minorité qui n’a pas su prendre ses responsabilités à temps comme la cigale de La Fontaine”. Le ministre fait ainsi allusion à l’opposition béninoise qui n’a pas les 10% d’élus parrains ( soit 16 députés et ou maires) et qui peine à obtenir les parrainages des élus de la mouvance.
Au terme des élections législatives d’avril 2019 et celles communales de mai 2020, la mouvance a réussi à avoir les 83 députés de l’Assemblée Nationale et 71 maires sur les 77 que compte le Bénin. Avec ses six maires, le parti Fcbe qui se dit de l’opposition, ne pourra pas présenter un candidat à l’élection présidentielle. La tâche est encore plus difficile pour les autres partis de l’opposition qui se retrouvent avec ” zéro élu”. Ces derniers jours, certains partis d’opposition avaient souhaité entrer en négociations avec les partis de la mouvance afin d’obtenir les parrainages nécessaires. Mais les chances d’y parvenir sont désormais compromises.
” L’élection présidentielle de 2021 n’est pas la dernière élection au Bénin. Ceux qui n’ont pas d’élus aujourd’hui ont toujours le temps d’aller à d’autres élections en 2023 et en 2026 pour remplir le vide qu’ils ont créé par leurs lacunes “, a martelé Alain Orounla, le porte-parole du gouvernement. Le ministre de la communication renchérit cette déclaration qui vient davantage troubler le sommeil des opposants. ” Nous n’avons qu’à prendre notre mal en patience, nous organiser, nous réarmer, pour bénéficier des bienfaits du parrainage qui permettra de clarifier le paysage politique et conforter le système partisan tel que voulu par (…) l’ensemble des acteurs politiques (…)”, a conclu Alain Orounla. Ces nouvelles explications du ministre de la communication donne encore du fil à retordre aux candidats de l’opposition désireux de participer à l’élection présidentielle de l’année prochaine.