Soutenance de thèse à l’Uac: Idelphonse Ahogni nouveau docteur en entomologie médicale et vétérinaire - Les Pharaons

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La salle de conférence de l’Epac à l’Université d’Abomey-Calavi a servi de cadre à une soutenance de thèse ce mercredi 25 novembre 2020 sur le thème : ” Durabilité et impact sur l’infection à Plasmodium falciparum et l’anémie chez les enfants de moins de 5 ans de huit types de moustiques dans huit communes au Bénin, Afrique de l’Ouest”. Idelphonse Bonaventure Ahogni, doctorant à Fast, est l’auteur de ces travaux de recherche. L’impétrant du jour qui est en quête du grade de docteur dans la spécialité “Entomologie médicale et vétérinaire” a eu moins d’une heure pour défendre ses résultats devant un jury international composé de professeurs béninois, maliens et américains. ” La distribution de masse des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) est l’une des principales stratégies de lutte contre le paludisme en Afrique subsaharienne. Bien que les MILDs doivent, dans des conditions naturelles, assurer une protection sur 3 ans selon le World Health Organization Pesticide Evaluation Scheme (WHOPES), les données provenant de plusieurs pays, dont le Bénin, semblent indiquer que ce n’est pas toujours le cas. C’est ainsi que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande aux programmes de lutte contre le paludisme (PNLP), de faire une surveillance systématique de la durabilité des MILDs dans les conditions réelles d’utilisation suivant un protocole standard établi par le WHOPES. Cette recommandation vise à fournir aux pays des données factuelles pour : (i) orienter la sélection des MILD, (ii) planifier la périodicité des campagnes et (iii) identifier les pratiques des populations visant à augmenter ou à réduire la durée de vie de ces MILDs”, lit-on dans le résumé des travaux de recherche défendus par Idelphonse Bonaventure Ahogni. “L’objectif principal du présent travail a été d’évaluer la durabilité et l’efficacité dans le temps des MILDs dans différents faciès éco-géographiques du Bénin et leur impact sur l’infection à Plasmodium falciparum et l’anémie à travers un essai contrôlé randomisé dans une communauté rurale.”, note-t-on dans le même document présenté au jury international. Il faut dire que l’étude a été réalisée dans 20 arrondissements de huit communes où la résistance des vecteurs aux pyréthrinoïdes est forte. Selon les conclusions des recherches et analyses contenues dans le document, “le suivi après la distribution des moustiquaires a permis de noter une variation de la perte des MILDs, 56%, 43% et 10% respectivement après les campagnes de 2014, 2017a et 2017b (Zagnanado) ; une détérioration de l’intégrité physique des MILD présentes dans les ménages nécessitant un remplacement a diminué le long des 3 études respectivement de 41%, 4% et 1% ; un taux de survie après 24 mois, nettement inférieur à celui prévu pour une MILD de trois ans, 47%, 38% et 70% (suivant les études); une variation dans la diminution de l’efficacité insecticide des MILD au fil du temps et une meilleure protection des enfants dont les parents dorment sous des MILD et ayant reçu une sensibilisation à leur bonne utilisation et un kit comme moyen de réparation. L’impétrant en fait une déduction. Selon Idelphonse Bonaventure Ahogni, ces résultats suggèrent que la barrière physique conférée par les MILD peut être significativement affectée pendant le cours normal de leur utilisation. Et en guise de recommandation, le candidat au grade de docteur en entomologie médicale et vétérinaire indique que le ” PNLP doit tenir compte des performances d’intégrité physique dans le choix des MILD à distribuer à la population et renforcer sa stratégie de sensibilisation au changement de comportement pour une bonne utilisation des moustiquaires.” Pour parvenir à ces résultats, il a fallu cinq ans de travaux de recherches ; lesquelles travaux ont été supervisés par le Professeur Martin Akogbéto, membre de l’Académie des sciences au Bénin. Très fier du parcours de son étudiant, le directeur de thèse se confie: ” Idelphonse Ahogni a fait une très belle soutenance, il a travaillé sur un thème très intéressant et pertinent, (…) les objectifs de l’étude ont été clairement définis, la démarche scientifique a été très bonne, le sujet porte sur les moustiquaires qui constituent un outil de lutte contre les moustiques (…)”. Les membres du jury international ont eux aussi relevé la qualité du travail abattu par Idelphonse Bonaventure Ahogni. Selon le professeur Clément Agbangla, président du jury qui a examiné les travaux de recherche, les résultats sont satisfaisants et apportent une réponse aux problèmes de santé publique. ” Le jury a accepté votre travail et vous déclare docteur de l’Université d’Abomey-Calavi avec la mention très honorable et les félicitations.”, a déclaré à la phase de la délibération le professeur Clément Agbangla. L’organisation mondiale de la santé et d’autres structures doivent se servir des résultats scientifiques auxquels est parvenu Idelphonse Ahogni pour améliorer la durabilité des moustiquaires, a recommandé le président du jury. En milieu rural, la durée de vie des moustiquaires est de 2 ans au lieu de 3 ans, a relevé le professeur Martin Akogbéto. Selon lui, grâce aux travaux de recherche du désormais nouveau docteur Idelphonse Ahogni, les fabricants vont devoir renforcer la résistance des moustiquaires en tenant comme des conditions de terrain. Tout ceci sera accompagné d’un plan de communication et de sensibilisation au profit des populations, a-t-il conclu. Pour le nouveau docteur en entomologie médicale et vétérinaire, Idelphonse Ahogni, à l’apparition des déchirures notées sur les moustiquaires, il faudra recourir aux kits de réparation. Ceci, dit-il, va favoriser la durabilité des moustiquaires en communauté. Les résultats, dit-il, sont un outil d’aide à la décision mis à la disposition des gouvernants. À peine déclaré docteur de l’Université d’Abomey Calavi, Idelphonse Bonaventure Ahogni rassure qu’il envisage déjà d’autres pistes de recherche toujours pour nourrir la science et participer au développement.

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Fondé depuis 2004, le journal paraît pour la première fois la même année mais s’arrête à 8 numéros seulement.  Il sera repris en 2014  avec une équipe de jeunes journalistes rompus à la tâche.


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