
Nouveau-né sur la scène politique, le parti Les Démocrates a vu le jour avec les dents en raison des politiciens transfuges du parti Fcbe qui le composent. Symbole de l’opposition radicalisée au Bénin, ce parti porté par l’ex-Président de la République, Boni Yayi ( 2006-2016), perd de vue l’essentiel. En cette veille de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 11 avril, le parti Les Démocrates ouvre plusieurs fronts et risque de s’étouffer. Contre toute attente, le parti s’est fendu d’un communiqué le 12 janvier avec un ton accusatoire vis-à-vis du gouvernement. L’objet de la critique n’a rien, à priori de politique. Il s’agit des élections des organisations professionnelles et syndicales. En terrain étranger et ignorant des réelles motivations qui déterminent les règles de ces élections professionnelles, le parti Les Démocrates accusent l’administration centrale de violer les principes d’équité, de régularité et de transparence. Le communiqué renseigne à suffisance sur le fait que les membres de ce parti d’opposition sont hantés par l’irréel. Ils voient l’exclusion partout, se mettent à appeler à voter pour certaines organisations syndicales au détriment d’autres comme si c’était leur rôle. De toute évidence, cette intrusion du politique dans le mouvement associatif et syndical donne raison à ceux qui pensent qu’il est temps de reformer le milieu professionnel et ses organisations de défense des droits des travailleurs. Ensuite, il est suspect que le parti Les Démocrates perde de vue le challenge qu’est d’aller négocier et d’obtenir les 16 parrainages pour présenter son candidat au scrutin présidentiel. Avec cette débauche d’énergie dans des affaires qui ne concernent pas l’élection présidentielle, le parti Les Démocrates, même si il est en opération de charme, s’adonne à un jeu risqué au regard des enjeux politiques de l’heure. À moins de 90 jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’heure ne devrait plus être à des emprunts de luttes. Boni Yayi et les siens devraient le savoir pour ne pas être surpris par le temps et venir crier à l’exclusion au bout du rouleau.