
24 heures après l’annonce officielle de la candidature du Président de la République, Patrice Talon, Bruno Amoussou, le président du parti Union Progressiste (mouvance) a relancé les hostilités politiques. Le discours qu’il a prononcé ce samedi 16 janvier 2021 à l’ouverture de la réunion du bureau politique élargi aux maires, députés, ministres et cadres du parti UP comporte des éléments de réponses par rapport aux récurrentes critiques de l’opposition. Au cœur de la polémique, la démocratie béninoise. Établie au Bénin depuis la Conférence Nationale de 1990, elle est devenue un élément polarisant. Elle serait fragilisée sous le régime de la Rupture, selon les voix critiques. L’opposition et la mouvance sont loin d’avoir les mêmes notes de lecture de la démocratie, base du vivre-ensemble au Bénin. Face aux critiques, le président Bruno Amoussou n’est pas resté indifférent. “Comme dans tous les pays du monde, le débat politique se développe dans notre pays. Et comme dans tous les pays du monde, la lutte s’intensifie à l’approche des élections majeures, notamment les Présidentielles.”, a d’abord déclaré le président Bruno Amoussou. Selon lui, “cette lutte oppose ceux qui embrassent la démocratie pour s’en servir et ceux qui, continuellement œuvrent pour l’accomplissement de l’enracinement de cette démocratie, bénéfique pour la population; Cette lutte oppose également ceux qui veulent reconquérir le pouvoir par le chaos, des vides juridiques et de l’autre côté, ceux qui défendent les institutions aussi imparfaites qu’elles soient, pour qu’elles demeurent des cadres de discussion et de dialogue, (…)”. Le président du parti UP ne cite pas expressément de noms. Mais il fait allusion à des exigences portées par certains acteurs majeurs réunis au sein du Front pour la restauration de la démocratie ( Frd). Selon Bruno Amoussou, la lutte politique qui s’intensifie à moins de 90 jours du scrutin présidentiel au Bénin ” oppose aussi d’un côté ceux qui réclamaient les assises nationales dès 2019 dans le but de supprimer la constitution du 11 décembre 1990, instaurer une nouvelle république et se relancer dans la compétition présidentielle et de l’autre côté, ceux qui défendent les acquis de la conférence nationale, notamment la dévolution du pouvoir par les élections et la limitation des mandats conformément a la constitution.” ” Cette lutte oppose actuellement d’un côté ceux qui réclament toujours des assises nationales, cette fois-ci, pour supprimer la constitution du 11 décembre 1990 révisée en 2019 pour les mêmes objectifs, a savoir: instaurer une nouvelle république. Face à ceux-là, de l’autre côté, il y’a ceux qui travaillent pour la stabilité et la paix afin de créer des conditions favorables au peuple”, a poursuivi le président Bruno Amoussou. Toujours dans son discours de réponse aux critiques de l’opposition radicalisée, Bruno Amoussou estime que la ” lutte oppose enfin ceux qui sont pour l’immobilisme c’est-à-dire le maintien de ce qui est favorable à leur intérêt et ceux qui veulent des réformes pour transformer notre pays.” Le 13 janvier dernier, l’opposition radicalisée a mis sur pied le Front pour la restauration de la démocratie ( Frd). Il se compose du parti Les Démocrates de l’ex-président Boni Yayi, du parti La Grande Solidarité Républicaine, du parti DUD, de la Dynamique Aïvo ( professeur constitutionnaliste Joël Aïvo) et plusieurs autres mouvements satellitaires non favorables à l’action gouvernementale. Le Frd très critique s’arcboute sur la démocratie qu’il juge en difficulté pour provoquer l’alternance au pouvoir en 2021. Au Front, le président Bruno Amoussou a répondu sèchement dans un style propre à lui. La mouvance serait donc le camp qui travaille pour l’enracinement de cette démocratie bénéfique au peuple alors que l’opposition voudrait se servir de cette même démocratie pour ensuite faire le lit aux intérêts personnels.