
Les dirigeants américains, australiens et britanniques ont annoncé le lancement d’un programme de sous-marins à propulsion nucléaire pour contrer la Chine dans le Pacifique. Ce partenariat à trois, baptisé AUKUS, a été présenté comme une coopération “sans précédent” destinée à faire face ensemble aux défis d’aujourd’hui et de demain, selon le président américain, Joe Biden. Le programme de sous-marins à propulsion nucléaire se déroulera en trois phases et devrait coûter près de 40 milliards de dollars sur les dix premières années. Il comprend l’achat de sous-marins américains à propulsion nucléaire et la construction d’une nouvelle génération d’appareils.
Le projet pluridécennal est susceptible de générer environ 20 000 emplois. Les sous-marins à propulsion nucléaire sont difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et peuvent embarquer des missiles de croisière sophistiqués. Les nouveaux navires, de conception britannique et incorporant des technologies américaines avancées, seront intégrés et déployés par le Royaume-Uni et l’Australie.
Cependant, la conclusion de l’alliance AUKUS, avec pour corollaire l’annulation par Canberra du contrat d’acquisition de 12 sous-marins français, avait donné lieu en 2021 à une crise diplomatique avec la France, qui avait crié à la “trahison “. Ce projet risque également d’indisposer la Chine. Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré avant les annonces de lancement que “nous appelons les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle”.
L’alliance AUKUS vise à renforcer la présence militaire occidentale dans le Pacifique et à contrer l’influence chinoise dans la région. Les sous-marins à propulsion nucléaire doivent également respecter le principe de non-prolifération, selon Joe Biden. Les sous-marins seront à propulsion nucléaire, mais ne porteront pas d’armes nucléaires. Les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni s’engagent ainsi dans “l’accord de défense multilatéral le plus important depuis des générations”, selon le Premier ministre britannique.
Ce partenariat à trois a été motivé comme une coopération historique et une réponse nécessaire à la montée de la puissance chinoise dans la région indo-pacifique. Cependant, il est important de noter que cela risque également de provoquer des tensions avec la France et la Chine, tout en soulevant des questions sur le coût et la réaction du projet.