Bénin/Réformes portuaires Les syndicats versent dans une opposition sans lendemain

Bénin/Réformes portuaires
Les syndicats versent dans une opposition sans lendemain
Cyrille LIGAN
Comme annoncée il y a quelques jours, la concession de la plateforme portuaire de Cotonou au Port d’Anvers est chose effective. La signature de la convention de partenariat intervenue le lundi 8 janvier dans le cadre de cette concession a suscité, contre toute attente, un mouvement de protestation dans le rang des acteurs portuaires. Il est reproché au Chef de l’Etat d’engager une réforme contraire aux approches de gestion des ports, au mépris de l’article 485 de l’Acte uniforme du Traité de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires.
Bien qu’elles paraissent fondées, ces allégations sont dépourvues de toute pertinence. De toute évidence, le gouvernement a décidé de confier la gestion du port à un mandataire après avoir noté des résultats non probants dans la gestion qui est faite des infrastructures portuaires. Cette mesure vise à moderniser l’espace portuaire et à optimiser la rentabilité des ressources portuaires. Kristof Waterschoot, administrateur délégué du port international d’Anvers souligne à cet effet que l’idée qui sous-tend ce contrat, c’est de mettre au profit du Port de Cotonou, l’expertise du Port d’Anvers pour en faire le port le plus performant de la sous-région ouest-africaine.
Nul ne doute que les réformes qui seront engagées dans le cadre de cet accord permettront de donner un nouveau visage, au port de Cotonou. Car, ce projet prévoit la modernisation des infrastructures du Port, l’organisation de l’enceinte portuaire, le renforcement des capacités de l’équipe locale et surtout l’informatisation du système des données. Il y va donc de l’intérêt de tous.
L’on pourrait revenir aux syndicats qui pensent à tort ou à raison que ces réformes n’ont pour but que de sacrifier l’intérêt général du peuple et des travailleurs, et s’interroger sur le bien-fondé de leur grogne.
Osons le dire, les syndicats de la plateforme portuaire ne veulent pas des réformes dans le secteur. Il ne peut en être autrement s’ils craignent la perte des avantages que la manne portuaire pourrait leur procurer. Plutôt que d’aider à œuvrer au développement de ce secteur, ils préfèrent conserver l’ancien système pour continuer à entretenir le flou autour de la gestion du port.
Le gouvernement est en droit de procéder à la mise en concession du port de Cotonou, et le mandataire qu’il a choisi est appelé à relever un défi bien plus grand dès le début de sa mission : celui de ramener les opérateurs économiques des pays de l’hinterland qui avaient abandonné le Port à cause de mauvaise gestion du port. Au mieux, des indicateurs seront définis par les autorités béninoises pour évaluer la performance de ce mandataire.
La réalité est là. Et il faut que les syndicats de la plateforme portuaire la voient en face et l’acceptent. Le plus tôt serait le mieux.
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