GRAND REPORTAGE : Métier de garde vélo au Bénin, Un job rentable mais à grand risque

GRAND REPORTAGE : Métier de garde vélo au Bénin
Un job rentable mais à grand risque
De Cotonou à Parakou en passant par Porto Novo Natitingou on les compte par milliers dans les différentes villes du Bénin. On les retrouve très souvent devant ou les alentours des marchés, églises, hôpitaux, débits de boissons administration ou autres services qui drainent de monde notamment de motocyclistes. Leur rôle, veiller sur les motos et véhicules des usagers moyennant quelques piécettes. Ça s’appelle garde-vélo. Un job simple, complaisant et rentable mais à haut risque ! Reportage.
La Rédaction de Les Pharaons
Il est environ 11 heures. Nous voici l’hôpital de zone d’Abomey Calavi. Dans un angle sous des arbres, des motos soigneusement disposées. Deux hommes, à côté. Devant nous, l’un fait un geste de main à un usager de l’hôpital venu rendre visite à son patient. Le visiteur stationne sa moto dame petit corps. Il s’approche de lui, lui tend un ticket et écrit un chiffre sur la selle de la moto. C’est en effet le job de Sébastien, la trentaine environ. Comme lui, ils sont nombreux à l’entrée des marchés, églises, débits de boisson, hôpitaux, administration ou autres services qui drainent de monde notamment de motocyclistes. L’usager de ces lieux n’a d’autres choix que de confier leur moto à ces derniers. Très imposant et parfois arrogant, ils ont pour rôle de veiller sur les matériels moyennant quelques piécettes. Les raisons qui les poussent à ce job varient d’un citoyen à un autre mais avec pour dénominateur commun le manque ou le sous-emploi «J’ai choisi ce métier parce que je n’avais pas le choix, j’ai besoin d’argent. On m’a engagé pour le faire ; c’est un job qui me permet de subvenir à mes besoins et continuer les cours puisque je suis étudiant.» nous confie Aimé, étudiant, gérant de garde vélo du tribunal de Calavi. Et à Sébastien rencontré à l’hôpital de zone de la même ville d’ajouter : «C’est le manque d’emploi dans le pays et la mauvaise volonté des autorités qui ne font aucun effort pour promouvoir l’emploi des jeunes qui m’ont poussé à faire ce travail pour nourrir ma famille». Justement, ce job est une véritable source de revenue. Nous faisons pas mal de sous » confesse Sébastien qui nous apprend que le cout de la prestation est à 100 fcfa par moto et il peut finir deux recu de 50 feuillets en une journée. (100fcfa *100). Mieux, le chiffre d’affaire flambe à certaines occasions: «Surtout en période de pré-rentrée, je gagne plus d’argent. » affirme Symphorien, gardien des moto devant un collège privé de Cotonou. Et à Aimé d’ajouter « Moi au tribunal ici c’est surtout quand on lance les concours et les gens viennent retirer leur casier judiciaire que je me fais beaucoup de sous ». «Je fais ça depuis 13 ans déjà. C’est avec ça que je nourri ma famille, j’ai acheté ma moto » avoue Christophe installé à Cotonou devant un ministère qui draine de monde.
Un job rentable mais…..
Le métier semble bien bénéfique, mais attention ! Les risques sont énormes. Les plaintes des pratiquants le confirment bien. «Il peut avoir de petits accidents sur le terrain ; quelqu’un par mégarde en voulant prendre sa moto peut casser le rétroviseur d’une autre moto et toi tu n’as pu vu la scène au retour du propriétaire de la moto c’est toi qui paie ; je ne vois pas trop l’importance de tout l’argent que je gagne si je ne peux en jouir, car comme tout métier, le nôtre regorge assez de risques mais beaucoup d’entre nous n’en mesurent pas l’ampleur. » déclare le jeune Aimé. «Le travail de garde vélo oblige qu’on veille. De plus nous sommes confrontés à des situations parfois ingérables. Quand des clients refusent de payer les frais de gardes, ou encore vole des motos… imaginez. Dans ce cas il faut assumer sa responsabilité et payer une autre moto au propriétaire ou lui rembourser la totalité des frais de la moto perdue.» laisse entendre Sébastien de l’hôpital de zone de calavi. «J’en ai été victime et malgré les 3500f que je verse à l’hôpital ils ne me sont pas venu en aide, pour ce métier il faudrait avoir 450.000f en réserve sinon en cas de perte tu te retrouveras en prison. » a-t-il ajouté. Voilà qui prouve que les gardiens des motos ont grand intérêt à veiller au grain. Malgré les risques du métier, ils s’y plaisent en tout cas. On dénombre par ailleurs dans leur rang, qui pour mélanger le job au rançonnement, à l’escroquerie à l’abus de confiance et bien d’autres vices
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